jeudi 25 juin 2015

PAL estivale

Tous les ans, je me concocte une PAL estivale. Et à chaque fois, alors que j’étais très enthousiaste à l’idée de lire ces livres, je pioche la plupart de mes lectures hors liste. Je suis comme ça… La meilleure façon de me faire mettre un livre de côté pour longtemps est que je me sente obligée de le lire.
Néanmoins, je persiste, voici ma sélection de lectures potentielles pour juillet-août :


Passeront en priorité :
- Les runes de feu de Cyril Carau
Oui, je fais partie des gens qui aiment lire des thrillers en été.
- Black Mambo de Vanessa Terral, Sophie Dabat et Morgane Caussarieu.
Que j’ai très hâte de lire !
- La balle du néant, Les Futurs mystères de Paris T1 de Roland C. Wagner
Que j’ai gagné l’été dernier, à l’occasion du Ray’s Day, sur le blog Un Papillon dans la Lune. Il est depuis dans la PAL de lectures imminentes et n’arrive pas à en bouger parce qu’il y a toujours une lecture urgente pour lui griller la politesse. C’est d’autant plus frustrant que ça fait très longtemps que je souhaite le lire.
- L’océan au bout du chemin de Neil Gaiman
Que j’avais déjà dans ma PAL estivale l’année dernière… En V.O. La typo du poche m’avait découragée. Lui aussi est dans la PAL de lectures imminentes. S’il n’est pas encore lu, c’est parce que je suis un peu cinglée…
- Comme un conte de Graham Joyce
Impatiente et rétive à la fois, comme toujours avec certains auteurs…
- When Marnie was there de Joan G. Robinson
Que je souhaite lire avant de voir l’adaptation du Studio Ghibli.


Les derniers arrivés ou envies du moment :
- Le Cercle de Farthing de Jo Walton
- La couronne de l’élue, L’ère des miracles T2 de Richelle Mead
J’ai vraiment aimé le premier et je suis impatiente de découvrir la suite.
- Lettres écarlates, Meg Corbyn T1 d’Anne Bishop
Les copines sont tellement enthousiastes…


Les reliques (c’est relatif par rapport à la PAL au complet…) :
- L’armoire des robes oubliées de Riikka Pulkkinen
- Magie noire à Soho, Le dernier apprenti sorcier T2 de Ben Aaronovitch
- Dernières nouvelles d’Œsthrénie d’Anne-Sylvie Salzman
- Les herbes de la lune T1 d’Anne Laure
En plus la suite est pour bientôt.
- Les sorcières de North Hampton T1 de Melissa de la Cruz
Dans la PAL depuis des temps immémoriaux. Il était aussi dans la liste estivale de 2013... Je ne suis néanmoins pas sûre que ce soit une lecture d’été et la série télé m’a un peu dégoûtée… On verra.


Et deux qui sont là, un peu paumés dans le décor :
- L’autre fille dans le miroir, Maliki T1.
J’aime déjà les BD, alors pourquoi pas tenter le roman YA ?
- Tau zéro de Poul Anderson
Qui est là uniquement à cause de Lune.


Je dois également me bouger un peu pour le challenge RVLF :
- L’Horloge du temps perdu d’Anne Fakhouri
- Le Déchronologue de Stéphane Beauverger
- Les quinze premières vies d'Harry August de Claire North
- C'était demain de Karl Alexander


J’ai aussi des envies de relecture :
- Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne
- Le marchand de Venise de William Shakespeare
Que j’ai prévu de relire pour Shakespeare, une nuit d’été…


En numérique :
J’ai gagné, il y a quelques semaines, des ouvrages numériques des éditions Walrus. J’en ai sélectionné certains pour commencer, dont deux, je l’avoue étaient déjà dans ma PAL :
- Les Marcheurs de Brume de Sophie Fischer
- La Chasseuse de livres d’Alex Evans
- La Machine de Léandre d’Alex Evans
- Le Cabinet des Ombres de Clara Vanely


C'est bon, je crois que je suis parée. J'ai aussi plein d'anthologies.
Et vous, que lirez-vous cet été ?

jeudi 18 juin 2015

Le Prophète et le Vizir

Un recueil de nouvelles d'Yves et Ada Rémy, publié en papier et numérique par les éditions Dystopia.
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Les ouvrages des éditions Dystopia ont cela de particulier qu’ils sont exempts de résumés de quatrième de couverture, laissant ainsi au lecteur la possibilité d’ouvrir ces livres sans a priori. Les couvertures elles-mêmes, toujours travaillées, contribuent à l’aura de mystère qui plane sur les ouvrages, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Je vous invite donc à lire cette chronique uniquement si vous souhaitez savoir où l’on compte vous emmener. Quoi qu’on en pense, ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de pouvoir plonger totalement dans l’inconnu en tournant des pages.

Le Prophète et le Vizir est en fait un court et flamboyant recueil composé de deux nouvelles. Pour autant, ces textes sont de ceux que l’on déguste bouchée par bouchée.
Le style est évocateur, raffiné et élégant, un vrai plaisir à lire. Le lecteur se glisse dans cette histoire, emporté par les mots, prêt pour les merveilles qu’il s’attend à découvrir au détour des pages. En effet, ces textes tiennent indubitablement des Contes des mille et une nuits. Merveilleux et cruels, oniriques et intelligents, ils captivent qui veut bien s’y laisser prendre.
La première nouvelle, L’Ensemenceur, est aussi la plus longue. Elle possède une saveur toute particulière, mais également un côté fantasque et éclatant qui m’a beaucoup rappelé le réalisme magique espagnol. Loin de délirer ou de se montrer naïfs, les personnages veulent au contraire prendre leur destin en mains et sont prêts à tout pour cela, ne négligeant aucune piste, de la plus pure vilénie en passant par la magie. Ils croient et donnent ainsi force de vérité à tout ce qui pourrait nous sembler invraisemblable. Dans le réalisme magique, le quotidien semble toujours plus grand, plus lumineux, porteur de plus de possibilités et moins cloisonné par des limites triviales. C’est tout cela que m’a évoqué ce recueil.
La première nouvelle nous mène à la suite d’un pêcheur, au XIVe siècle de notre ère, devenu devin par la force des choses et que son don pousse à l’errance. De son périple autour de la méditerranée, au gré de ses rencontres, puis de ses intuitions, il ramène autant de victoires que de défaites. Mais la sapience de Kemal a une autre particularité : ses visions, d’un avenir très lointain et ainsi invérifiable, se rapprochent inexorablement de sa propre époque, lui procurant ainsi à la fois espoir et angoisse. Que finiront-elles par lui révéler sur son propre avenir ? Qu’adviendra-t-il de lui quand son pouvoir se sera entièrement consumé ?
Le personnage est aussi subtil qu’intéressant. Il est faillible, malgré son bon fond, et très humain dans les doutes qui le taraudent.
J’ai beaucoup aimé la façon dont les auteurs ont tissé des liens, prétendument invisibles, mais logiques, entre le passé et l’avenir. Allant d’une époque à l’autre, ils nous offrent une lecture de l’Histoire inédite, en se servant de ses zones d’ombres pour en exhumer des secrets de leur cru.
Ainsi ce texte, comme celui qui le suit, a valeur de fable, sans pour autant être lisse ou linéaire, et encore moins manichéen.
Si j’ai apprécié la première histoire, le second texte, celui qui offre à ce recueil l’autre partie de son titre, est néanmoins mon préféré. Les deux récits sont liés, l’un découlant directement de l’autre. On change de décor et de personnages, ou presque. La nouvelle est plus courte, mais plus intense.
Elle tranche avec celle qui la précède et qui nous ballottait au gré des voyages de son personnage, car elle nous plonge dans une attente fébrile. Elle est aussi plus onirique, plus fantasque, plus cynique. Elle figure une partie d’échecs que le Vizir engage contre le Destin. Entrelacée d’intermèdes qui mettent en valeur la progression de la partie, elle n’a de cesse de renforcer ce sentiment d’attente et d’inéluctabilité. Pourtant, l’on sent aussi que l’on pourrait être surpris.
J’ai beaucoup aimé la fin, bien qu’elle soit un peu abrupte à mon goût. Non pas que j’aurais apprécié plus de précisions, ceci dit.
Ce superbe recueil, tout en subtilité, qu’il s’agisse de son fond comme de sa forme, est un vrai petit bijou.
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mercredi 17 juin 2015

Shakespeare, une nuit d'été...

J'aime les pièces de Shakespeare. Je ne m'en lasse pas. Je souhaiterais donc vous proposer d'en lire une durant l'été, n'importe laquelle, selon vos envies. J'avais proposé l'idée l'année dernière et même si elle n'avait rencontré aucun succès, j'ai envie de recommencer.
On n'a pas beaucoup de temps l'été en général, que l'on soit ou non en vacances. Cependant, lire une pièce ne prend pas un temps fou et c'est toujours agréable.
L'invitation vaut que vous ayez ou non un blog de lecture, bien entendu. Surtout n'hésitez pas à venir partager vos avis ici, même si vous n'écrivez pas de chroniques.
J'avais pris plaisir à relire La Nuit des rois et je sais déjà sur quelle pièce se portera mon choix cette année.
Alors, ça vous tente ?


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Ophélie - Ernest Hebert
Ophélie - Ernest Hebert


(Je sais, je ne me suis pas foulée pour le logo, mais je ne suis pas non plus très douée.)

mercredi 10 juin 2015

Les Cahiers du labyrinthe

Un recueil de nouvelles de Léo Henry, disponible en numérique aux éditions Dystopia.
Cet ouvrage est une réédition augmentée de la version papier parue aux éditions de l’Oxymore.


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Sommaire :




  • Les Mystères du Labyrinthe ou le Vertige de la Quête, Préface de Mélanie Fazi

  • Défait

  • Merry Élodie

  • Memory Lane

  • Art de la Fugue, pièce pour deux voix et un silence

  • Riches Heures

  • Notes pour un Labyrinthe

  • Ultimes Rinçures

  • Ex Nihilo Nihil

  • Ne la laisse pas s'enfuir

  • Inspire

  • La Chute d'Hamidärlah

  • Lettre Ouverte à cet Autre qui est Moi

  • L'Arbre de la vie

  • Marcheterre

  • D'autres viendront après moi

  • Ceci n'est pas ce que m'a dit Agathe

  • Nataraja

  • Les Crépuscules


Ah, les éditions de l’Oxymore et leurs merveilles… Que de nostalgie quand j’y songe !
Dans les plus profondes strates de la Bibliothèque, se cache une ligne d’ouvrages, les « petits » de l’Oxy, tranches sombres et récits marquants. Parmi ceux-ci, se trouve un exemplaire des Cahiers du labyrinthe, premier ouvrage de Léo Henry que j’ai lu et également son premier publié.
Le Fantastique est mon genre préféré et je garde une affection particulière pour ce recueil. C’est avec grand plaisir que j’ai découvert la version de Dystopia, qui comporte en outre quelques autres textes parus dans Emblèmes, revue thématique de l’Oxymore, et dans certaines de ses anthologies de la collection Emblémythiques. Comme son nom l’indique, celle-ci était consacrée aux créatures mythiques. Je suis heureuse que ces nouvelles aient été rééditées, même si ce n’est que sous forme numérique, et je vous invite chaleureusement à les découvrir.
Le nombre de publications en littérature Fantastique est très restreint dans nos contrées, mais la qualité est le plus souvent au rendez-vous. Ce recueil en est un exemple flagrant. À dire vrai, on y trouve aussi un peu de SF, mais, de mon point de vue, l’esprit des textes reste très Fantastique. Souvent sombres, pas forcément effrayants, ils sont intimes et poétiques.
Le Fantastique de Léo Henry est à la fois moderne et intemporel, imagé, mais ancré dans le quotidien. Les textes, évocateurs, pas forcément à chute, mais souvent troubles, doubles, laissent le lecteur pensif. Le ton est juste, posé, il invite avec subtilité à pénétrer ces univers qui, de prime abord, pourraient ne pas sembler engageants.
Le lecteur qui accepte d’entrer les yeux et l’esprit grands ouverts dans le labyrinthe a l’assurance de voir sous le voile terne une vérité insoupçonnable. On se perd, on se retrouve, accroché au fil que déroulent des récits enchevêtrés à des émotions toujours renouvelées. Dans ces textes, la fragilité de l’instant côtoie l’éternité et ils me bouleversent toujours autant.
En tournant les pages, vous passerez d’incursions dans la vie d’une étudiante mélancolique aux épopées oniriques de scénaristes d’un nouveau temps. Vous voyagerez dans l’inconscient d’un jeune garçon catatonique, vous égarerez dans les méandres tortueux d’une mémoire éclatée ou participerez au quotidien d’un émissaire de la Mort. Venez entrevoir des fées (peut-être), des poètes déchus et des dieux perdus (ou l’inverse), explorez les mystères de l’individualité et de l’identité ainsi que tant d’autres chemins de traverse.
Sous la peur, l’angoisse et la mélancolie, se cachent parfois la beauté et l’espoir. Mais l’inverse reste également valable. Lire ce recueil équivaut à saisir des poignées de vie qui s’écoulent comme du sable entre vos doigts.
Lisez-le.


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mardi 9 juin 2015

Lucy's Liberty

Une nouvelle de Célia Flaux, publiée en numérique dans la collection e-courts de chez Voy’El.


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lucys liberty - celia flaux*


La famille de Lucy refuse le progrès technologique, jugeant que celui-ci offense Dieu. C’est pourtant à bord d’une astronef que s’embarquent la jeune fille et ses proches, dans l’idée de migrer vers une planète encore relativement sauvage où réside une communauté qui partage leurs croyances.
Pour Lucy, ce voyage vers la « Terre promise » sera décisif. Pour la première fois de sa vie, la jeune fille va commencer à se faire une idée différente de la vie et de ce que pourrait être son avenir. J’ai beaucoup aimé la voir évoluer.
La religion est au centre de son existence, mais les croyances sont-elles vraiment incompatibles avec le progrès ? Que sont véritablement les valeurs humaines ? Résident-elles dans les paroles autant que dans les actes ? Cette nouvelle nous parle d’humanité au travers d’une réflexion sur le fanatisme et la maltraitance, certes un peu convenue, mais intéressante.
Lucy est attachante, comme la plupart des personnages peuplant ce récit. Sa façon de se confronter au monde est touchante et sa naïveté ne la rend pas pour autant stupide. On a envie de la protéger. On espère pour elle un avenir radieux, mais il semble bien compromis.
Ce texte m’a plu. Il est agréable à lire, fluide, attendrissant. Je n’ai pas vu les pages défiler. L’histoire est sympathique, un peu caricaturale en ce qui concerne la famille de Lucy, même si cela demeure dans les limites de la crédibilité, mais néanmoins charmante. J’ai en tout cas passé un bon moment de lecture à bord du Liberty.


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